Réflexions sur l’Eucharistie

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Exposition du Saint Sacrement à la Cathédrale Notre Dame de Strasbourg lors de fa Fête-Dieu, 2 juin 2013, par Ctruongngoc, CC-BY-SA 3.0

En cette fête du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, également appelée Fête-Dieu, je voudrais vous partager le texte ci-dessous à propos de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Je crois que c’est un bon temps et une bonne lecture pour se rappeler que le Christ est vraiment vivant dans le pain offert lors de la communion à chaque messe. Il ne faut pas seulement s’y rendre par habitude ou parce que les autres le font. Il faut vraiment se rendre compte que nous nous trouvons alors devant le Christ lui-même et avoir la plus grande des révérences. Une fois, j’ai lu qu’un mormon a dit à un catholique : “Si je croyais vraiment que Dieu était présent physiquement en chair dans l’espèce du pain comme les catholiques, je me prosternerais aussitôt au sol devant Lui.” Trop de catholiques, de nos jours, se rendent à la communion sans réaliser ce qu’ils font. On en voit même mâcher de la gomme… Pour l’Église catholique, la communion n’est pas simplement un symbole fait en mémoire de Jésus comme chez certaines Églises protestantes. Nous croyons que le Christ est réellement et substantiellement présent en corps, en sang, en âme et en divinité. Donnons-lui la révérence qu’Il mérite pour nous avoir tous sauvés ! Il s’offre complètement à nous si gratuitement.

Merveilleuse présence eucharistique

“Il est grand le mystère de la Foi”, proclame le prêtre à la messe à la suite du récit de l’Institution de l’Eucharistie. Ce mystère d’une présence, où se vit le merveilleux échange, entre Christ et nous, de son corps et de son sang, est un trésor qui doit être sans cesse redécouvert.

Une présence active

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Fraction du pain, 31 mars 2005, par  G. Sfasie, GNU 1.2

L’action liturgique rend en effet présent le Christ ressuscité sous quatre modes principaux. Il est présent dans l’assemblée en prière : “Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux.” (Mathieu 18, 20) Il est présent dans sa Parole qui nous révèle le Père. Il est présent dans la personne du ministre qui agit en son nom. Enfin, il est “présent […], au plus haut point, sous les espèces eucharistiques” (document conciliaire Sacrosanctum Concilium, no 7).

Ces quatre modes de présence sont porteurs d’une paix qui est une vraie nourriture pour l’âme. Cette diversité ne doit toutefois pas nous faire oublier que le Christ se manifeste aussi chez les pauvres, les malades, les prisonniers, les exclus : “Chaque fois que vous l’avez fait à l’un ce ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mathieu 25, 40)

Toutes ces présences du Christ sont réelles, mais celle qui se réalise sous les espèces du pain et du vin, qu’on appelle “la présence réelle”, mérite notre attention, car elle rend le Christ présent “au plus haut point”. Ce dernier mode de présence est unique. Au concile de Trente, l’Église a défini que dans le sacrement de l’Eucharistie sont contenus, réellement et substantiellement, le corps, le sang, l’âme et la divinité du Christ tout entier.

Corps et Sang du Christ

Une procession du Saint-Sacrement durant le premier Congrès annuel eucharistique du Sud-Est à Charlotte en Caroline du Nord aux États-Unis, 24 septembre 2005, par Fennec, domaine public

Comment s’opère cette conversion du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ ? Par l’efficacité de sa Parole et par l’action de l’Esprit Saint, répondirent très tôt les Pères de l’Église, comme saint Jean Chrysostome : “Ce n’est pas l’homme qui fait que les choses offertes deviennent Corps et Sang du Christ, mais le Christ lui-même qui a été crucifié pour nous. Le prêtre, figure du Christ, prononce ces paroles, mais leur efficacité et la grâce sont de Dieu. Ceci est mon Corps, dit-il. Cette parole transforme les choses offertes.” (Cité dans le Catéchisme de l’Église catholique, no 1375)

Cette manière si particulière pour le Christ d’être présent aux siens a été souvent contestée, et cela même du temps de Jésus. Après avoir dit qu’Il est le pain vivant descendu du ciel et que sa chair est une vraie nourriture pour la vie éternelle, certains de ses disciples protestèrent : “Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ?” (Jean 6, 60) Les sens dévoilent une chose, la foi en affirme une autre.

Nous participons au sacrement de l’Eucharistie comme si nous étions devant le Christ lui-même, affirme saint Jean-Paul II dans son encyclique L’Église vit de l’Eucharistie. Elle “est vraiment un coin du ciel qui s’ouvre sur la terre !” (no 19) Il ne faut jamais s’habituer à une telle manifestation d’amour d’un Dieu qui a voulu rester présent de cette manière si admirable.

Le Christ a donné sa présence sacramentelle avant qu’il ne quitte les siens. En s’offrant sur la Croix, il a laissé le mémorial de son amour. Il reste toujours au milieu de nous dans sa présence eucharistique parce qu’elle est celle de son Corps glorieux, transformé par l’Esprit, au-delà du temps et de l’espace.

Texte rédigé par Jacques Gauthier et tiré du Prions en Église, édition dominicale canadienne, Vol 81, No 24, du 18 juin 2017.

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